ahora en francés, que es como de más glamour, pero sigue siendo guano:
https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/03/15/l-action-de-credit-suisse-chute-les-valeurs-bancaires-europeennes-en-forte-baisse_6165569_3234.html
L’action de la banque Credit Suisse a essuyé, mercredi 15 mars, la pire chute de son histoire, clôturant en baisse de 24,24 %, à 1,697 franc suisse. Perçu comme le maillon faible du secteur bancaire en Suisse, l’établissement a vu le cours de son action perdre jusqu’à 30 % pour toucher un nouveau plancher historique à 1,55 franc suisse. (por poco no me toca comprar, eh?)
Lors d’une conférence pour le secteur bancaire en Arabie saoudite, le président de Credit Suisse, Axel Lehmann, a assuré que la banque n’a pas besoin d’aide gouvernementale. Ça n’est « pas un sujet », a-t-il déclaré, soulignant que la banque s’appuie sur de « solides ratios financiers », sans toutefois parvenir à rassurer les marchés, rendus très nerveux face à tout signe de faiblesse dans le secteur bancaire.
Hors de ces déclarations publiques, la banque comme les autorités financières et le gouvernement sont restés muets tout au long de la journée. Pendant ce temps, l’inquiétude dépasse les frontières du pays alpin. Les Bourses européennes ont violemment rechuté, happées par les difficultés de Credit Suisse, qui ravivent les craintes sur la stabilité financière dans le sillage de la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank. L’action de Credit Suisse a emporté dans sa chute les autres banques européennes, notamment BNP Paribas, Société générale ou Commerzbank. L’euro a également chuté à son plus bas en deux mois et demi face au dollar, plombé par le plongeon des valeurs bancaires. Le franc suisse, quant à lui, cédait 1,09 % à 0,9243 franc suisse pour un dollar.
La première ministre française, Elisabeth Borne, a demandé aux autorités suisses de régler les problèmes de Credit Suisse, affirmant devant le Sénat que ce sujet était de « leur ressort ». Mme Borne a également précisé que le ministre des finances français, Bruno Le Maire, « aurait un contact avec son homologue suisse dans les prochaines heures ». Le département du Trésor, le ministère américain de l’économie et des finances, est lui aussi en lien avec ses homologues des autres pays concernant Credit Suisse, et surveille la situation, a précisé un porte-parole.
(parece que están todos cagaos menos los suizos... a saber qué ocultan...)
Cette chute vertigineuse du titre – la banque valait à peine plus de 7,3 milliards de CHF en matière de capitalisation boursière en milieu d’après-midi, mercredi – a commencé après des déclarations du président de la Saudi National Bank (SNB), le premier actionnaire de Credit Suisse. Les Saoudiens ont volé au secours de la banque en entrant dans son capital en novembre. Mais la SNB ne compte « absolument pas » y investir davantage pour « plusieurs raisons », a expliqué Ammar AlKhudairy, son président.
La première tient à des questions « réglementaires », a-t-il précisé. La Saudi National Bank détient une participation de 9,8 %. Mais au regard du droit suisse, la Finma, l’autorité de surveillance des marchés en Suisse, devrait se prononcer si elle franchissait le seuil des 10 %. Dans un entretien avec l’agence Reuters, M. AlKhudairy s’est pourtant dit « très content » du programme de restructuration de Credit Suisse, estimant qu’il s’agit d’une banque « très solide ».
Fondée en 1856, Credit Suisse est un pilier de la place financière helvétique qui a contribué aussi bien à l’essor du rail dans le pays alpin qu’à l’émergence de géants de l’assurance tels que Swiss Re ou Swiss Life ou au financement de grandes entreprises industrielles suisses, dont l’ancêtre d’ABB.
« Des investisseurs de plus en plus inquiets »
La banque est dans la tourmente depuis la faillite, en 2021, de la société financière britannique Greensill, qui avait marqué le début d’une série de scandales qui ont fragilisé la banque. Depuis mars 2021, l’action a perdu plus de 83 % de sa valeur. « La pression sur Credit Suisse a touché un marché déjà nerveux », a réagi Jane Foley, analyste chez Rabobank, auprès de l’Agence France-Presse (AFP).
Les déclarations de ce nouvel actionnaire ont touché une corde sensible, alors que les investisseurs s’inquiètent du risque de contagion après la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank. « Il semble qu’il y ait des investisseurs de plus en plus inquiets », a commenté Neil Wilson, analyste chez Finalto, dans un commentaire de marché. Mais si Credit Suisse venait à se trouver face à des « problèmes existentiels », alors « nous serions face à quelque chose d’une tout autre dimension. Elle est vraiment trop importante pour qu’on la laisse couler », a-t-il insisté.
Sortant d’un long silence au terme de la journée de mercredi, la banque centrale et le gendarme des marchés financiers suisses ont affirmé que « le Credit Suisse satisfait aux exigences en matière de capital et de liquidités imposées aux banques d’importance systémique. En cas de besoin, la [banque nationale suisse] mettra des liquidités à la disposition du Credit Suisse ».
A la différence de la Silicon Valley Bank, Credit Suisse fait partie des trente banques au niveau mondial considérées comme trop grosses pour qu’on les laisse faire faillite, ce qui lui impose une réglementation plus stricte pour pouvoir tenir le choc en cas de difficulté. Contactée par l’AFP, la banque centrale suisse, qui ne s’est pour l’instant pas exprimée, n’a pas souhaité faire de commentaire.
Credit Suisse a lancé en octobre un vaste programme de restructuration pour tenter de se redresser. Mais certains actionnaires ont fini par jeter l’éponge à l’image de la société d’investissement américaine Harris Associates, longtemps son plus gros actionnaire, qui avait révélé la semaine passée avoir entièrement vendu sa participation dans la banque.
Début février, la banque avait dévoilé une perte nette de 7,3 milliards de francs suisses (près de 7,4 milliards d’euros) pour l’exercice 2022 sur fond de retraits massifs de fonds de la part de ses clients et avait prévenu s’attendre encore à une perte avant impôts « substantielle » en 2023.